Numéro 2025_12

Antibiotiques. Enfant fiévreux ayant mal à la gorge : NON, PAS D’ANTIBIOTIQUES !

En France, contrairement à tous les autres pays européens, quand un enfant a de la fièvre, mal à la gorge et des signes d’infection respiratoire aiguë, les parents et les médecins continuent souvent de recourir aux antibiotiques « au cas où » (il s’agirait d’une angine due à une bactérie).

Cette habitude, qui remonte au vingtième siècle, est une grosse erreur, une catastrophe médicale et un gaspillage financier. :
• Grosse erreur : les antibiotiques ne modifient pas l’évolution de l’angine (elle guérit spontanément).
• Catastrophe médicale : les antibiotiques sélectionnent les bactéries résistantes qui, elles, peuvent provoquer ensuite des infections graves échappant aux traitements et conduisant à des risques de décès.
• Gaspillage financier : les antibiotiques augmentent inutilement le coût du traitement de l’angine et, surtout, provoquent des hospitalisations longues et ruineuses, en cas d’infection à bactéries résistantes.

Arrêtons enfin de nous ridiculiser, de nuire à la santé de nos concitoyens et de gaspiller l’argent collectif.

Source : Bulletin URPS de santé publique, URPS Médecins Libéraux Grand Est, n°10 - 19 mars 2025

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Antibioresistance

Capacité des bactéries à se multiplier, malgré la présence d’antibiotiques.

L’antibiorésistance des bactéries présentes dans le corps humain augmente beaucoup quand on se sert des antibiotiques sans respecter les durées prescrites, ou même sans en avoir besoin.

Une étude récente s’est intéressée aux connaissances de plus de 1.000 français à propos de la résistance aux antibiotiques.

Beaucoup savent qu’elle peut prolonger une maladie ou nécessiter une hospitalisation, mais un tiers des personnes interrogées ignore qu’elle peut aussi être la cause de décès.

Dans l’ensemble, les conclusions de l’étude soulignent la nécessité d’informer la population sur l’antibiorésistance :
• ses conséquences : aggravation des maladies, hospitalisations, décès, séquelles possibles, dépense inutile…
• ses mécanismes : beaucoup ignorent qu’ils dépendent surtout de « l’adaptation au médicament » des bactéries ;
• les facteurs d’apparition de la résistance : même si les personnes interrogées connaissaient un peu les risques d’un mauvais usage des antibiotiques, elles oubliaient l’importance de l’hygiène et des mesures de contrôle des infections.

Enfin, cette étude montre la persistance des comportements favorisant l’antibiorésistance :
• arrêt des antibiotiques avant la fin du traitement prescrit,
• stockage des antibiotiques non utilisés « pour plus tard ».

Source : David JC et al. Infectious Diseases Now 52 (2022) 306–310

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